vendredi 18 décembre 2009

Les rêveries d'ABDELKRIM OUZZANI


Un art onirique "Frontière" entre le réel et le rêve.


L’œuvre d'Abdelkrim Ouazzani s’inscrit dans le rêve. Elle propose une vision du monde à double niveau : la douceur et l’harmonie pour les couleurs et les formes, preuve que cet artiste est habité par un désir ardent pour le choix des thèmes.
Il s’agit d’imaginaire mais d’un rapport symbolique au réel.



Cet imaginaire l'arttiste le fait en se référant à sa longue étape onirique : "Les Chemins de l'évasion", dénomination significative de sa première époque réelle-imaginaire, qui le conduit jusqu'aux "Portes du Rêve".



Le thème de OUZZANI se situe entre les frontières du conscient et de l'inconscient, du cauchemar, des mouvements psychiques de l’intérieur de l’homme. Cet inconscient est rempli d'images symboliques, oiseau par exemple..


Dans les séquences oniriques, deux thèmes dominent : la figure humaine et les plantes. Ces motifs peuvent être seuls ou combinés. Un troisième centre d'intérêt surgit sporadiquement : l'oiseau. Toutefois, quelles que soient les variations thématiques, les rapports spatiaux se ressemblent et constituent, quant aux structures et à la composition, la principale recherche graphique et plastique. Le dynamisme se manifeste par des formes à la fois solides et souples, pénétrantes, pénétrées et juxtaposées.




Notre environnement, notre existence sont présentés nimbés de coloris tout en nuance, joliesse et tendresse. Qui s'ouvrent sur une espérance tranquille.
Par contre son œuvre et sa transposition métaphorique accouchent d’une inquiétude latente. Le trait se fait faille, la chose se matérialise, les humains évoluent dans un univers qui se vide. Car il faut rappeler que le style d'Abdelkrim Ouazzani est tellement épuré, qu’il nous donne l’impression que notre présence est à la fois une éternelle absence dévorée par la force insaisissable de l’éphémère.


La vie s’écoule, s’étale. Les choses se ramifient, envahissant un espace qui se dérobe comme par magie, à notre regard.
L’ensemble de son œuvre jusqu’ aujourd’hui s’élabore au plus près de ces schémas. Ses pièces n’apparaissent pleinement à la conscience du spectateur qu’au moment même de la lecture d'un art inclassable .Abdelkrim est sans doute l'un des premiers marocains qui a travaillé ses toiles avec de l'acrylique. Des toiles aussi sans cadre, ce qui est aussi une première .Devant ses tableaux, notre regard présent disparaît ensuite pour n'être plus qu'un indice suffisant de l’existence de l’œuvre.


Pour Ouzzani, Il s'agit de développer un outil artistique d'affirmation et d'intensification du lieu : une proposition fondée sur une urgence et une énergie qui en font une expérience plastique aussi bien du point de vue de la création, et de la volonté d'expérimenter et d'inventer des rapports nouveaux à un lieu, un environnement et un public.


'A l'heure où l'idée de l'art public semble fragilisée, ce projet fou devenu utopie concrète nous permettra, en étudiant la manière dont se fabrique notre regard, de poser cette question fondamentale : comment créer de l'espace et du temps publics?
C'est que l'artiste voudrait bien nous répondre que c'est le monde qui nous regarde.

Alors si cet art est inclassable et qu'il nous est difficile de répondre à tous ses questionnements, il nous reste qu'à suivre la méditation de Oouzzani.


Une méditation à propos de la vie qui, jamais ne tombe dans le morbide. Comme si rêve et réalité se confondent en un même chemin qui a pour seul objectif, une implacable emprise sur l’imaginaire….le nôtre… !

Le côté visionnaire d'Abdelkrim Ouazzani ne s’accommode guère du foisonnement pictural que connaît le Maroc. Cet artiste qui travaille à l’écart des modes est constamment à l’écoute de sa profonde certitude. L'écho de l'universel est sans doute sa propre préoccupation.
Voilà pourquoi, Abdelkrim Ouazzani , nous touche tout en nous offrant, sans l’imposer, son univers personnel.

Mohamed El jerroudi ( poète)

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